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Les irréguliers et les infâmesQuestions philosophiques et religieuses, valeursEn 1837, l'épiscopat belge proclame la condamnation de la Franc-maçonnerie. Il devient dès lors très difficile aux champions de l'ULB de rester « bons catholiques » aux yeux de l'Église. Si l'initiative de l'épiscopat donne à la création de l'ULB une orientation nettement plus anticléricale qu'elle n'en avait au départ, il n'en reste pas moins qu'à ses débuts, il est absolument inenvisageable d'y professer des conceptions athées ou matérialistes. Et si des Baron ou Verhaegen se proclament anticléricaux, cela ne signifie nullement qu'ils sont anticatholiques ou antireligieux. Leurs convictions ne sont pas non plus incompatibles avec la philosophie spiritualiste, voire déiste qui domine à l'époque où religion et libre examen coexistent sans peine, comme le démontre cette citation de 1856 extraite d'un texte de l'U.A.E : L'homme doit s'élever à Dieu par l'esprit, par le cœur, dans la pleine liberté de sa conscience.
Néanmoins, leur image quelque peu caricaturale d'irréductibles ennemis de l'Église est passée à la postérité. Pourtant, c'est bien Verhaegen qui dit que l'homme ne peut être digne des fonctions que Dieu lui a confiées dans la nature que par le libre développement de la pensée. La pensée c'est son domaine, son élément, c'est sa vie. En outre, le credo des bourgeois de l'époque pourrait se résumer ainsi : ils appartiennent à une opinion libérale pleine de respect pour une religion [qu'ils reconnaissent] comme la base la plus sûre de cette moralité du peuple dont l'absence envenime tous les progrès. Et à la Chambre, la formulation est différente, mais le fond reste le même : La religion catholique [est une] religion de pure morale nécessaire au bien de la société.
À l'ULB, la vraie rupture avec le catholicisme ne viendra que plus tard, car les débuts oscillent entre indépendance et clientélisme. En 1839, pour Verhaegen, l'indépendance de l'Université a pour limites les inspirations de la conscience, les prescriptions de la loi, le sentiment du bon ordre et les justes exigences de l'opinion publique. À l'époque, un enseignement philosophique fondé sur un matérialisme abject ou un naturalisme grossier, semble immoral et contraire à l'ordre. Ce genre de point de vue permet sans doute d'éclairer en partie la Crise de l'Université nouvelle. En refusant d'accueillir
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En bref
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Dernière mise à jour : 6 novembre 2009